Les "rideaux"

Les automates cellulaires à une dimension d'espace et une de temps fournissent déjà un outil mathématique intéressant qui permet de simuler plusieurs phénomènes naturels, par exemple la décoration des coquillages de certains mollusques . Ils montrent que des phénomènes complexes peuvent se baser sur un nombre réduit d'informations.

Pour cela, on considère un certain nombre de cellules colorées (couleur = état) alignées que l'on désignera sous le terme de germe. Puis on imagine des règles de transition qui donneront, un instant plus tard, une nouvelle lignée de cellules: on détermine, par exemple, l'état d'une cellule à partir de celui des 2 cellules qui se trouvent au-dessus d'elle à gauche et à droite (e2' = f(e1, e3))

... e1 e2 e3 ...
... e1' e2' e3' ...

On peut encore simplifier le système en ne prenant que des fonctions qui ne dépendent que de la somme e1+e3. Le nombre de règles de transition devient raisonnable: si chaque cellule a trois états (0, 1, 2), la somme varie de 0 à 4, il y a donc  3 5 = 243 règles possibles.

Exemple avec cinq cellules et trois couleurs: rouge(0), bleu (1), vert (2)

La règle de transformation est la suivante: pour trouver la couleur d'une nouvelle cellule, on commence par additionner les valeurs des deux cellules de la génération précédente qui se trouvent à gauche et à droite de la nouvelle cellule . Puis on utilise le tableau de correspondance ci-dessous pour déterminer la couleur à partir de la somme obtenue.

Somme obtenue  0  1  2  3  4
Couleur attribuée  2  0  1  0  2
Germe  0  1  2  0  1
Temps 1  1  1  0  0  2
Temps 2  0  0  0  1  0
Temps 3  2  2  0  2  2
Temps 4   2  1  2  1  2
Pour la quatrième cellule du temps 1 on trouve: Somme: 2+1 = 3

Le tableau fait correspondreà cette somme de 3 la couleur 0.

Pour les cellules se situant à une extrémité, on prend en considération les cellules situées à l'autre extrémité, comme si la situation se déroulait sur un cylindre.

Dans ce cas, on a travaillé avec un voisinage de 2, c'est-à-dire que deux cellules déterminent la nature d'une cellule de la génération suivante. La valeur de ce voisinage peut être augmentée.

Si n est le nombre de couleurs et v la valeur du voisinage, la somme peut valoir de 0 à v(n-1). Donc, le nombre de règles s'élève à n v(n-1)+1. Si n = 2 et v = 3, il y a = 16 règles. Si n = 4 et v = 3, le nombre de règles est 4 10 = 1048576. Belles variables didactiques !

L'étude des rideaux peut se faire à l'aide d'une simple feuille de papier. Il est clair que le travail devient plus intéressant si on dispose d'un ordinateur pour effectuer les calculs et l'on peut alors procéder à une véritable « botanique » des rideaux.

[ EXEMPLES ][ EXERCICES ][ IDEES ][ INTRO ][ MATH-ECOLE ]