La Lettre

Le but de ce numéro de La Lettre est de faire le point sur les systèmes d'auteurs. Avec l'apparition des systèmes multimédias et des plates formes de développement modernes, cette notion est difficile à définir et les choix deviennent de plus en plus complexes. Pour cela nous souhaitions présenter tout d'abord deux systèmes conçus plus spécifiquement pour des usages pédagogiques, Authorware et EGO, pour lesquels un savoir-faire existe sur le plan local. Nous passerons ensuite en revue d'autres systèmes disponibles.

Authorware, un outil de développement de didacticiels

Les enseignants ayant réalisé un jour un didacticiel ont souvent imaginé de pouvoir y ajouter une interaction plus proche de l'élève, de pouvoir imiter un son ou, encore plus ambitieux, d'enrichir une séquence par une animation ou un film.

C'est aujourd'hui possible grâce au multimédia qui entre en force dans le monde PC après quelques années d'expériences dans d'autres mondes (MAC, Amiga, etc.). Cela ouvre des perspectives fantastiques pour tous les didacticiels se classant dans la gamme des simulateurs, répétiteurs et autres outils d'entraînement. Les tutoriels y trouveront également leurs avantages. Ce produit permet de réaliser (enfin !) le développement dans un monde (MAC), puis l'utilisation du produit dans les deux mondes les plus rencontrés sur les lieux de formation (MAC et IBM-PC).

Prenons un exemple concret : Apprendre à régler un appareil de photo et en particulier comprendre les dépendances existant entre l'ouverture du diaphragme, le temps d'exposition et la sensibilité du film. Une stratégie d'apprentissage consisterait à prendre des photos avec différents réglages, de les développer puis de tirer un enseignement du résultat des photos obtenues. L'utilisation d'un didacticiel permet d'avoir un "développement" immédiat de la photo et ainsi de pouvoir discuter les résultats pendant que l'intérêt et la motivation sont encore là.

Avec Authorware, les enseignants n'ayant que très peu de connaissance informatique peuvent également réaliser leur application et cela grâce à la simplicité de la mise en oeuvre de la programmation orientée "objet" et à un tutoriel d'autoformation.

Grâce à Authorware les concepteurs de didacticiels peuvent se préoccuper surtout du contenu de leur produit plutôt que du code ! La création se fait aisément grâce à une interface iconique (on voit la structure), à l'édition interactive (modification possible pendant l'exécution) et à la documentation automatique.

Le fait que Authorware est particulièrement développé pour des applications pédagogiques est marqué par l'existence de "variables" prédéfinies qui comptabilisent le nombre de réponses justes, le nombre d'essais, etc.

Jean-Pierre Baer, CPLN

EAO: de la pédagogie d'abord

Domaine d'utilisation de l'EBO

Il est certain que plusieurs matières sont prédestinées à l'enseignement basé sur ordinateur (EBO), comme la technologie, l'électronique, la physique la mathématique, la chimie, etc. Mais ce mode de formation peut être utilisé dans toutes les branches, par exemple le tertiaire. Il est certainement plus difficile de réaliser des didacticiels attrayants dans d'autres branches que techniques, la préparation nécessite plus de temps.

EBO et méthodes traditionnelles

Il est bien d'utiliser tous les moyens pour réaliser un bon cours. Le vrai multimédia utilise l'homme, le rétroprojecteur, le livre, le tableau, le crayon, la vidéo et l'ordinateur. Il ne se ramène pas à ces deux derniers comme nous le montrent souvent les vendeurs de multimédias. Si je dois lire un texte, je préfère utiliser un livre, car l'ordinateur est fatiguant pour les yeux. Celui-ci ne doit pas remplacer le livre mais le compléter. Les avantages des moyens basés sur ordinateur sont à chercher dans la possibilité de formation à la carte et d'individualisation de l'apprentissage. Ainsi, il est possible de reprendre le cours lorsque la fatigue fait perdre de l'information, de poser plusieurs fois les mêmes questions. Pour que cette potentialité soit vraiment exploitée, il faut que les programmes d'EBO puissent tenir compte du parcours de l'apprenant et qu'il s'adapte au niveau de celui-ci. On rappellera aussi que l'EBO permet d'effectuer des simulations complexes sans danger avec une économie de temps et de moyens.

Coût de réalisation

Il a toujours été difficile d'établir des calculs de rentabilité dans le domaine de la formation. Une première règle générale dit qu'un cours EBO devient rentable dès qu'il s'adresse à 120 ou 150 personnes. Par ailleurs, certaines études montrent qu'un cours EBO raccourci de 3 à 5 fois le temps de formation. Il est donc incontestable que l'ordinateur apporte un plus à cette formation vitale actuellement pour les entreprises qui veulent continuer à avoir un avenir en Europe.

Le plus important

Les premiers programmes EBO confondaient souvent présentation des connaissances ou contrôle des connaissances avec enseignement. On avait pensé qu'il fallait développer des instruments pour simplifier le travail des enseignants et on a mis à leur disposition des systèmes d'auteurs. Mais on n'a pas pensé que la réalisation d'un cours sur ordinateur qui permette vraiment d'appprendre demandrait plus de temps pour sa préparation didactique et pédagogique que pour la programmation. On estime que cette préparation demande environ 70% du temps total de réalisation.

Pour conclure

Le marché de l'EBO se développera. L'industrie est obligée d'utiliser l'ordinateur pour la formation continue vue l'avance rapide de la technologie. Mais nous devons restructurer toute le formation des écoles si nous désirons utiliser l'ordinateur dans l'enseignement. Il faut que la classe possède 5 à 10 ordinateurs. L'enseignant devient le coach de la classe et l'on diminue l'enseignement magistral.

Martin Lehmann, directeur de BIP-info SA

BIP-Info SA

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