En observant les chiffres de la colonne « En tout », on remarque que 45 % des hommes ont réussi alors que seulement 28 % des femmes ont réussi dans les filières informatiques et gestion. Suite à cette constatation, on peut se dire que les filles échouent plus massivement que les garçons qui connaissent eux un taux de réussite totale de 17 % supérieur. Cette interprétation des chiffres vient donc renforcer les conceptions naïves qui acceptent que les garçons réussissent mieux que les filles dans les branches techniques.
Mais cette lecture des chiffres est-elle suffisante ? Pas forcément car on peut prendre une autre option décrite sous solution.
Point-de-vue A
Il y a deux programmes dans cette Haute Ecole : « Informatique » et « Economie ». Il faut donc observer les taux de réussite pour les deux programmes séparément. En informatique, 62% des garçons réussissent en informatique pour 82% de filles. Dans la deuxième colonne, 11% des garçons réussissent en économie pour 13% des filles. Cette lecture des chiffres «non aplatis» par des pourcentages globaux montre que, en réalité, les filles réussissent mieux que les garçons.
La lecture de la seule colonne « En tout » donne l’impression que les filles réussissent moins bien en informatique et en gestion dans cette HEG et introduit un facteur de confusion. Ce qui donne cette fausse impression est peut-être lié au fait qu’à l’échelle de la HEG, les filles sont désavantagées parce qu’une grande proportion d’entre elles a choisi un programme (économie) où elles réussissent plus faiblement alors que les garçons ont choisi majoritairement un programme (informatique) où ils obtiennent un taux de réussite élevée.
Point-de-vue B
Le tableau ci-dessus nous a également interpellé d’une autre manière : c’est ce que nous avons eu envie de nommer « l’effet genre ». En effet, dans les 2 branches, les comparaisons entre réussite et échec se font intra-genre et non inter-genre, ce qui induit que les % ne donnent pas une vue complète de la situation, car on prend comme référence la catégorie sexe et pas la catégorie branche.
Nous avons donc réorganisé le tableau comme suit :
Informatique | Economie | Totaux | |||
---|---|---|---|---|---|
Filles | Garçons | Filles | Garçons | ||
Réussite | 89 | 512 | 48 | 44 | 693 |
Echec | 19 | 313 | 317 | 351 | 1000 |
Sous-total | 108 | 825 | 365 | 395 | |
Totaux / branches | 933 | 760 | 1693 |
Qui donne la synthèse suivante :
Population | Filles | Garçons | ||
---|---|---|---|---|
473/1693 | 27.94% | 1220/1693 | 72.06% | |
Réussite Info | 89/933 | 9.54% | 512/933 | 54.88% |
Réussite Eco | 48/760 | 6.32% | 44/760 | 5.79% |
Tout d'abord, on constate qu'il y a à peu près 3/4 de garçons contre 1/4 de fille, les 2 branches confondues. Si l'on se base sur la population globale de chaque branche, le taux de réussite des garçons est largement plus important (55% contre moins de 10%) en informatique et légèrement inférieur (5.8 contre 6.3%) en économie.
Conclusion
La prudence est toujours de mise dans l'interprétation de ce genre de tableaux, qui dépend fortement de l'intention ou la motivation sous-jacente. (Afin de permettre ces diverses interprétations, il est conseillé de travaillertout d'abord avec des effectifs et de dresser des tableaux complets (pas seulement les effectifs de réussite, mais aussi les effectifs des échecs) LOP).
Nicole et Myriam